En 1976, une societé venue du Pays de Galles (GB), la Ryan Europe, s’attaque à bon nombre de terrils de Wallonie pour y extraire les charbons résiduels.
Vu les quantités de charbon que recèlent encore les terrils du Martinet, ils font l’objet de toutes les convoitises de la Ryan.
C’est effectivement en 1976, deux ans après le premier choc pétrolier, que la société Ryan Europe, branche «charbon » de la multinationale Shell, décidait de s’attaquer au Martinet. En prédateur de l’environnement, elle profitait de la période des vacances d’été pour introduire son dossier à l’administration. Dès la chose connue, ce fut l’émoi mais aussi une vive levée de boucliers.
Très rapidement la « résistance » à l’envahisseur s’organisa dans tout le quartier, tel ce petit village gaulois devant faire face aux tribulations des romains.
En effet, soucieux de la préservation de leur environnement les riverains s’opposent fermement à l’exploitation du site. Il faut dire que depuis la fin des déversements, les pentes noires des terrils ont laissé place à une importante colonisation de bouleaux, de buissons et plantes diverses offrant déjà une couverture végétale dont la population a rapidement compris l’importance de la laisser croître.
Promis à offrir un magnifique cadre de vie, les terrains situés au pied du terril se vendent plus cher. Sensibilisés, les riverains entament auprès des autorités communales de Charleroi et en direction de tous les élus (ministres, députés, sénateurs,…), diverses démarches et actions pour garantir leur cadre de vie.
Le combat semble difficile car il est pionnier en la matière et il faut dire que dans toute la région chacun s’était habitué à vivre auprès des usines et des charbonnages.
N’empêche, les sollicitations des riverains finissent par trouver écho auprès des décideurs politiques, d’autant que les études et relevés scientifiques classent les terrils du Martinet pour ses aspects faune/flore et intégration dans le paysage parmi les 10 premiers terrils de Wallonie sur les 338 que comporte la Région Wallonne.
Non sans mal, l’action fut payante !
Ainsi, en 1977, un avis du Conseil communal considéra les terrils comme « intouchables ».
En 1978, la Députation Permanente du Hainaut devait confirmer cette décision et leur assurer une protection pour 10 ans.
A noter, que toutes les tentatives mises en œuvre par Ryan pour casser ces décisions restèrent vaines, toutes les études démontrant l’intérêt de protéger le site.